Pour les articles homonymes, voir Gerolamo Cardano (homonymie).
Gerolamo Cardano parfois nommé
Girolamo Cardano,
Hieronymus Cardanus en latin ou encore
Jérôme Cardan en français (
Pavie,
1501 - Rome,
1576) est un
Mathématicien, un
Philosophe, un
Juriste et un
Médecin Italien.
Origine
Né à
Pavie, il était le fils d'un docte mathématicien milanais, Facio Cardano, ami de
Léonard de Vinci. Extraordinairement précoce, il fut dès sa jeunesse célèbre comme
astrologue et
Mage, avant de donner des preuves de son «
esprit plus que divin », dans les mathématiques et les sciences naturelles. Il fit des études de médecine à Pavie et à
Padoue.
Il professa les mathématiques, obtenant une chaire à Milan en 1534, puis la médecine à Milan et enfin à Bologne jusqu'en 1570. Il voyagea en Écosse, en Angleterre et en France, montrant un grand talent de médecin, et termina sa vie à Rome. Là, il fut agréé au Collège des médecins et le pape lui fit une pension.
Il était assez célèbre pour qu'en 1547, le roi du Danemark l'ait invité à venir dans ses États et lui ait proposé la charge de médecin de la cour. Mais le climat et surtout la religion le détournèrent d'accepter les offres avantageuses que lui faisait ce souverain.
Mathématiques
On lui attribue quelques découvertes en physique, en chimie et en mathématiques. Entre autres, il fut le premier à introduire des idées générales à la théorie des équations algébriques. Sa méthode de résolution des équations du troisième degré eut pour conséquence l'émergence des nombres imaginaires, qui deviendront nos nombres complexes au
XIXe siècle (voir
Méthode de Cardan).
Son nom est également associé à une méthode de Stéganographie utilisant une grille à trous masquant une partie d'un texte pour révéler les mots utiles. Elle deviendra plus tard une méthode de Cryptographie quand la grille pourra être déplacée d'un quart de tour (technique utilisée, par exemple, dans le roman Mathias Sandorf de Jules Verne).
Il a donné son nom à un système mécanique permettant le Gyroscope libre et ayant donné naissance au joint de transmission (un joint à la Cardan étant devenu un joint de cardan).
Inquisition
Avec de profondes connaissances, il avait un esprit singulier, original et provocateur, ainsi qu'une imagination féconde ; il croyait à l'astrologie, prétendait avoir un démon ou génie familier, se disait doué d'une clairvoyance surnaturelle, et proférait des opinions si extravagantes pour ses contemporains qu'on l'a dit parfois être enclin à des accès de folie. Les défauts qu'il afficha, dont des
perversions sexuelles ou un goût marqué pour la
magie, de même que son caractère irascible lui attirèrent de nombreux ennemis, tant chez les savants que chez les théologiens. Ces derniers le rangèrent au nombre des
athées. Jules César Scaliger concentra plus particulièrement ses attaques sur le traité
De subtilitate. Il prétendit même avoir réussi à faire mourir Cardan de chagrin par ses critiques.
Après la parution de ce livre, l'auteur connut également de grands malheurs domestiques. L'un de ses fils fut exécuté à Pavie pour avoir empoisonné sa propre femme; et un autre fut mis en prison.
Féru d’Astrologie, il réalisa un horoscope du Christ, qui expliquait que la Passion correspondait à la conjonction des planètes, ce qui lui valut, en 1570, d’être arrêté par l’Inquisition pour Hérésie.
Quelques semaines avant sa mort, il termina son Autobiographie, De propria vita, qui rencontra une certaine notoriété. Par provocation sans doute, Cardan a lui-même énuméré dans cette autobiographie les défauts et les vices dont l'accusaient ses détracteurs. Si l'on exclut qu'il ait pu également être menteur, on pourrait alors dire qu'on est rarement allé aussi loin dans des aveux.
Jules César Scaliger et de Thou ont aimé prétendre que Cardan se serait suicidé pour que la prédiction astrologique qu'il avait faite de sa propre mort se trouvât justifiée.
Publications
- Practica arithmeticae generalis, Milan, 1539.
- Ars magna, seu de regulis algebrse, Nuremberg, 1545.
- De subtilitate, 1550.
- Les Livres de Hierome Cardanus medecin milannois, intitules De la Subtilite, & subtiles inventions, ensemble les causes occultes, et raisons d'icelles. Paris, Charles Langelier (1556) traduit par Richard Leblanc. Selon Brunet, elle a été faite sur le texte de 1554 et elle en reproduit les passages censurés, Michel Sonnius, Paris (1578).
- De rerum varietate, 1557.
- De sanitate tuenda, 1580.
- De vita propria, 1643, ouvrage posthume.
Bibliographie
- Ses oeuvres ont été réunies par Charles Spon, 10 volumes in-fol., Lyon, 1663.
- La plupart sont encore à l'Index Librorum Prohibitorum à Rome.
- Adolphe Franck a lu en 1844 à l'Académie des sciences morales une Notice sur Cardan.
Notes et références
Source partielle
- « Gerolamo_Cardano », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)